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Les compagnons du devoir, artisans du patrimoine

Depuis plusieurs siècles, les compagnons du devoir forment des artisans de haute volée et d’excellence dans les domaines le plus variés : bâtiment, métallurgie, charpente, menuiserie, tonnellerie… Parmi les jeunes formés par ce mouvement, près 90 % ont la chance de trouver un emploi à l’issue de leur apprentissage. Qu’est-ce qui pourrait bien justifier une telle réussite ? Entre mythe et réalité, partez à la découverte des compagnons du devoir et de leur école de la perfection à la française.

Une histoire qui vient de loin

Au XIIe siècle, les constructeurs de cathédrales étaient conduits à de nombreuses tribulations. À cette époque, des réseaux de métiers appelés « guildes » étaient omnipotents dans la vie des bourgades. C’est dans ce contexte que la notion du compagnonnage semble avoir vu le jour. Dès lors, elle rassembla plusieurs ouvriers désireux de partager leur savoir-faire.

Bien que son existence remonte à plusieurs siècles en arrière, le compagnonnage ne prit de l’ampleur qu’au XVIe siècle. En effet, les ouvriers subissaient d’énormes difficultés à cette époque. Face à cette situation, les compagnons du devoir décidèrent de créer leurs propres mutuelles et caisses de retraite. Dans la foulée, ils organisaient des embauches dans plusieurs ateliers et sur différents chantiers. Dès lors, le mouvement s’est évertué à accueillir et à former des jeunes à partir de 15 ans et aussi après leur bac. En dehors de l’apprentissage, ceux-ci intègrent les joies de la vie en communauté. En plus de quatre siècles, le compagnonnage et son tour de France a su conserver sa tradition et se maintenir dans une pratique qui marie, au plus près, art et artisanat, passion et expérience, talent et application.

Des compagnons à la restauration de Notre-Dame-de-Paris

Tout le long de leurs parcours, les compagnons du devoir ont toujours montré un intérêt manifeste pour les causes nobles. Leurs compétences de bâtisseurs sont aussi notoires sur les chantiers historiques et dans le domaine de la restauration. Ainsi, ils ont pris part à plusieurs projets d’envergure sur le territoire français.

Une fois de plus, ils se sont lancer dans un nouveau défi en répondant présents à l’appel de la reconstruction de la cathédrale Notre Dame de Paris. Classée comme monument historique, ce fleuron du patrimoine historique et culturel français fut la victime d’un immense incendie du 15 au 16 avril 2019. Bien qu’étant conscients des problèmes qu’impliquera la rénovation du bâtiment, les compagnons du devoir ne sont pas, pour autant, découragés même si l’ensemble du mouvement est tout bonnement rempli d’humilité face à ce chef-d’œuvre. Ainsi plus déterminé que jamais, le prévôt de la maison du mouvement à Champs-sur-Marne, Xavier Maihol a estimé que les compagnons peuvent restaurer la cathédrale, et ce, malgré la disparition de certaines techniques de construction. Ne souhaitant pas se lancer dans un concours d’architecture, les compagnons de Champs-sur-Marne ont évité d’émettre leur opinion pour l’arbitrage qui se meut autour du projet de restauration. Ainsi, le dernier mot semble revenir à l’exécutif et aux législateurs.

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